La réforme du ministre Blanquer dite « de la formation des enseignants », c’est la destruction des concours et du statut.

Sa mise en oeuvre engendre de plus de fortes désorganisations. Il faut en effet ménager des « berceaux » pour les étudiants de master, contractuels dits « alternants » (en gros, à 1/3 temps) comme pour les nouveaux entrants, fonctionnaires stagiaires désormais à plein temps (au lieu de mi-temps jusqu’ici).

Le tableau dans le communiqué résume les différentes situations.

Cette réforme, c’est donc aussi :
Une énorme destruction de postes
– avec le passage des obligations d’enseignement des lauréats de concours, fonctionnaires stagiaires, de 50 à 100 %. Il y aura en 2022 environ 18500 postes offerts au concours, 1er et 2nd degrés confondus. Ce sont donc ainsi près de 9250 postes qui sont « économisés » ;
– avec l’emploi des étudiants de master « alternants » préparant le concours comme « bouche-trous » dans les écoles, collèges, lycées. 12000 étudiants environ sont concernés cette année encore. Soit un volume de 4000 postes ou ETP.
Une dégradation généralisée des conditions de travail et de la rémunération
– pour les lauréats du concours, qui seront à 100 % au lieu d’être à mi-temps, comme c’était le cas jusqu’en 2021-22 (sauf ceux qui seront détenteurs d’un master autre que MEEF, qui resteront à 50 % mais qui n’auront eu aucune formation préalable au professorat).
– pour les étudiants « alternants », qui continueront d’être placés en responsabilité devant des classes tandis qu’ils ont à préparer et le concours et le master.

Pour eux, la dégradation va encore s’accentuer car dans certains cas (selon les académies ou filières), pour les entrants en M1 à partir de sept. 2022, le contrat prendra place à cheval sur la 1e et la 2e année de master, en sorte de laisser libre le 2nd semestre de 2e année pour qu’ils puissent passer le concours sans avoir à enseigner en même temps… Mais ceci veut dire aussi qu’ils commenceront à faire cours au 2e semestre de la 1e année (en février) et reprendront une classe (la même… ou une autre) au 1er semestre de leur 2e année de master (en l’occurrence, en septembre 2023).

Quelle que soit la configuration, tout ceci pour 687 euros nets/mois !
– pour les collègues en poste : il faut en effet ménager les « berceaux » et trouver les heures pour les contractuels alternants, dont les emplois du temps sont complexes puisqu’ils cumulent enseignements en responsabilité, études à l’INSPÉ et études dans les filières disciplinaires des universités. Il faut aussi encadrer ces étudiants. Les blocages de mouvements, déjà en très forte croissance dans certaines académies ou certaines disciplines, vont donc encore s’accentuer puisqu’à partir de la rentrée 2022, il va falloir dégager aussi tous les demi-postes supplémentaires nécessaires pour accueillir les lauréats de concours, désormais pour la plupart à 100 % (au lieu de 50 %).

Un banc d’essai pour la contractualisation généralisée
La mise en place des étudiants contractuels « alternants » sous-rémunérés développe de fait la contractualisation, ce qui s’inscrit parfaitement dans la mécanique de la loi de transformation de la Fonction publique ! C’est aussi la rampe de lancement du programme de Macron pour mettre fin au statut et à la carrière, comme l’illustre son annonce de suppression du CAPES.

C’est pourquoi la FNEC FP-FO revendique :
– Abrogation de la masterisation et de la réforme Blanquer des concours !
– Recrutements sous statut à Bac+3 avec une véritable formation pendant l’année de stage !
– Réemploi et titularisation de tous les contractuels qui le souhaitent !
– Arrêt des suppressions de postes et les ouvertures de postes nécessaires pour assurer tous les enseignements à tous les élèves.