Une suite de déclarations qui ont un sens. Une partie du programme de E. Macron pour l’Éducation nationale
a déjà été dévoilée dans la presse (France Info, Le Monde, La Voix du Nord, Contrepoints) :

création d’un super-ministère qui serait confié à Bruno Lemaire (actuel ministre de l’Économie et des Finances) par la fusion du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports avec ceux de la Culture et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
suppression du CAPES, remise en cause du droit à carrière, fin de l’emploi sous statut dans l’Éducation nationale,
–  mise en place d’un continuum primaire-collège avec un corps unique d’enseignants de l’« École du socle », aux missions nouvelles et au temps de présence accru dans l’établissement. Ces nouveaux enseignants seraient habilités à enseigner du CP à la 3e, dans le cadre d’un système modulaire (comme au lycée…) livré à l’appréciation des chefs d’établissement et des équipes éducatives dont l’autonomie serait accrue,
– fin du CAPES mais aussi fin programmée de l’agrégation (rappelons cette tribune de juin 2021 dans Le Monde, « Il faut repenser la place des agrégés dans les établissements », qui proposait de supprimer l’agrégation externe, de ne conserver que l’interne, et de faire des agrégés ainsi recrutés des collaborateurs des chefs d’établissement).

Ces attaques en règle d’E. Macron contre le service public sont la poursuite logique d’un quinquennat de gel du point d’indice des fonctionnaires pendant lequel le ministre Blanquer a supprimé des milliers de postes et imposé des contre-réformes particulièrement au lycée.

Les promesses électoralistes d’A. de Montchalin, ministre de la Transformation de la Fonction publique,
de débloquer la valeur du point d’indice pendant l’été sont ressenties comme du mépris, d’autant plus qu’elle s’assortissent de la remise en cause du statut. Celui-ci ne « convient plus parce qu’il est trop compliqué, qu’il n’offre pas de perspective durable dans toute la carrière, et qu’il fait une trop grande place aux diplômes plutôt qu’aux métiers » selon les termes de la ministre le 15 mars.