Mardi 21 janvier s’est tenu le Comité Social d’administration (CSA) de Paris concernant les grandes masses, c’est à dire le nombre d’heures d’enseignement globalisées des collèges, des lycées.

Le bilan est catastrophique :

Au collège, suppression de 1895 heures hebdomadaires. Le rectorat prévoit de supprimer 43 classes dont 2 SEGPA :

  • 6ème : +3 classes
  • 5ème : -5 classes
  • 4ème : -21 classes et -1 SEGPA
  • 3ème : -18 classes et -1 SEGPA

Au lycée général et technologique, suppression de 664 heures hebdomadaires. Le rectorat prévoit de supprimer 12 classes :

  • 2de GT : -5 classes
  • 1ère : -1 classe en général et -1 en technologique
  • Terminale : +1 classe en général et -1 en technologique
  • Classes passerelles : -2 classes
  • BTS : -4 classes
  • CPGE : +3 classes
  • DNMADE : -1 classe (Boulle)
  • DTS : -1 classe

la FNEC FP FO de Paris a fait une déclaration en ce sens.

Sous couvert d’une baisse d’effectif le ministère supprime 92 équivalent temps plein d’enseignant dans le 2d degré et 110 dans le premier degré. Du jamais vu !

La baisse du nombre d’élèves dans le second degré aurait dû être l’occasion de baisser les effectifs dans les classes de collège et lycée du public. Pour preuve, le rectorat prévoit 2200 élèves en moins à la rentrée prochaine pour le post bac, c’est à dire à peu près 15 élèves en moins en moyenne pour un établissement scolaire. Pour un élève en moins, le rectorat enlève 94 minutes d’enseignement alors que cet élève comptait pour 77 minutes. Pire, au lycée, pour un élève en moins le rectorat enlève 6,15 heures d’enseignement alors que l’année dernière il comptait pour 1,38 heure d’enseignement. Par contre les IMP augmentent de 9 %.

Mais la réussite à l’école ne fait pas partie des plans de Mme Borne, elle qui est connue pour ses nombreuses réformes destructrices.

Et le pire est à venir.
Suite à l’intervention de FO la direction de l’académie a été obligée d’indiquer que les 4 heures de coordination ULIS sauteraient, les 8 heures supplémentaires pour les UPE2A disparaîtraient et les 8 heures pour les UPE2A d’élèves non scolarisés antérieurement passeraient à 6. Tout cela pour soit disant financer le fait que le rectorat intégrerait dans les effectifs des classes de collèges tous les élèves relevant de la MDPH.


Comme l’a si bien dit la DASEN collège, cela va obliger les équipes à améliorer leur projet d’inclusion
(SIC!). Le pire a été d’entendre la direction de l’académie dire que les élèves ont tous le droit d’être en classe ordinaire…

Seules la CGT, la FSU et FO ont protesté. C’est l’inclusion systématique, sans moyen et sans discernement qui est mise en place par le rectorat contre l’intérêt des élèves et des professeurs.

Rappelons que cette politique à une autre conséquence : la fuite des familles vers l’enseignement privé sous contrat, fuite orchestrée par un rectorat qui préfère fermer les classes de l’enseignement public au lieu de l’enseignement privé sous contrat.

Il y a près de 140 collèges et lycées du privé sous contrat qui reçoivent 78 609 heures contre 150 du public qui ont 146 694 heures ; le privé sous contrat perçoit donc 53 % des heures du public ou 35 % du budget total.

Prenons l’exemple du collège de l’école alsacienne : Il y a 24 classes pour 533 élèves soit 22 élèves par classe. Cela devrait faire 24x26h=624 heures. Comme le rectorat lui alloue 720 heures, soit 96 heures en plus, ou 4 heures en plus par classe ! Ahurissant, lorsque l’on sait que tout élève de l’école alsacienne est sélectionné.

Autre exemple : le collège de Stanislas a 44 classes pour 1279 élèves, soit en moyenne 29 élèves par classes. Le coût devrait être de 44x26h=1144h. Stanislas obtient du rectorat 1279h soit 135 heures en plus ou 3 heures en plus par classe… Là encore un élève de Stanislas est sélectionné. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Enfin le rectorat alloue un peu moins de 80 % de son budget pour l’enseignement privé à l’école catholique. Où est la séparation de l’église et de l’État ?

Il est donc urgent que cessent les cadeaux à l’enseignement privé sous contrat, car comme nous l’avons dit dans notre intervention, dans certaines structures gérées par le Diocèse les personnels payés par le rectorat accompagnent les élèves à la messe sur leur temps de travail !

Enfin, FO a posé la question de la pérennité (mot à la mode pour l’administration) de certains établissements comme le lycée Rabelais, les cités scolaires J. Decour et Villon et a demandé quel plan de fermeture d’établissement était prévu, étant donné qu’en 4 ans ce seront 194 classes en collèges qui fermeront, soit l’équivalent de près de 10 collèges et 109 classes en lycée qui fermeront.

La direction du rectorat a refusé de répondre clairement. Elle a expliqué qu’étant donné les élections, la mairie de Paris ne prendrait aucune décision avant ces élections.

Il y a donc bien un plan de fermeture, d’autant plus qu’il nous a été dit que le lycée Rabelais n’avait plus d’avenir et qu’il allait être utilisé pour déplacer les structures de J. Decour puis de Chaptal, le temps des travaux pour ces 2 cités scolaires. Dans les faits la restructuration des établissements parisiens a commencé en vidant certains établissements, tout en maintenant l’existant pour d’autres.


En conclusion :

Discutons avec nos collègues des conditions de travail imposées par une DHG incompatible avec nos besoins en enseignement. Faisons le bilan de ce qui manque. Remontons tout cela aux syndicat pour ensemble préparer les états généraux. Dans ce contexte la FNEC FP FO de Paris dépose un préavis de grève à compter de la semaine prochaine, pour en particulier :

Annulation du jour de carence.

Maintien de la GIPA.

L’abrogation de la réforme des retraites ; Retour à une retraite à 60 ans, sans décotes, avec 37,5 annuités pour le taux plein.

L’augmentation immédiate des rémunérations, sans contrepartie, pour compenser la perte du pouvoir d’achat depuis 2000.

L’annulation des suppressions de postes, de classes, d’heures d’enseignement ; défense des disciplines et restitution de toutes les heures supprimées dans chacune d’elles.

La Création des postes nécessaires au bon fonctionnement des établissements et du rectorat : AESH, AED, CPE, enseignants, personnels de labo, de médecine scolaire, de médecine de prévention, de personnels administratifs, personnels pour la reprographie…

L’annulation de toutes les contres-réformes de l’Education nationale : rythme scolaire, « choc des savoirs », du collège, du lycée de ParcourSUP…

Contre la détérioration de nos conditions de travail : emploi du temps, salle vétuste, matériel défectueux, manque de matériels pédagogiques…